Festival Cosmos 2015

Cosmos : l’endroit où il fallait être

 Texte et photographies par Frédéric AGNES

 

Le 10ème festival de culture russe Cosmos, organisé par Kirill Terr, a eu lieu à Paris, au Théâtre de l’Atalante, en plein cœur de Montmartre, du 15 au 19 avril. J’y étais. Voici mon témoignage…

 

15 avril : A propos du sens du temps

Le festival s’ouvre sur l’œuvre de Mikhaïl Bogatyrev A propos du sens du temps.

A la fois pièce de théâtre et réflexion philosophique, c’est sans doute l’une des œuvre les plus dérangeantes, les plus inquiétantes, de ces dernières années. Kirill Terr la compare au cinéma surréaliste des années 1930. On notera les remarquables performances des acteurs : Mikhaïl Bogatyrev lui-même, qui chante également dans le registre de basse, Dmitrii Egorov, Andrey Miroshnikov, Kouzma…

A la représentation proprement dite succède un concert improvisé dans la cour du théâtre. Les acteurs sont également chanteurs et musiciens; d’autres musiciens, comme le trompettiste Valentin Nassonov, ou Igor (guitare classique) se joignent à eux. Le public lui aussi participe, et cesse d’être un simple public. Des fenêtres environnantes nous parviennent des encouragements : applaudissements, phrasés de cuivres.

Un autre riverain, en revanche, est moins enthousiaste, et nous descendons continuer la fête sur la scène du théâtre. C’est l’anniversaire de l’une des participantes, et l’orchestre lui rend hommage.

Vers 0h30, nous quittons le théâtre. Je rentre chez moi, mais d’autres poursuivent la soirée au Café du Petit Montmartre, tenu par Guy, un ami de Kirill et Natal’ya.

Entrée de l'Atalante

Entrée de l’Atalante

16 avril : soirée du 75ème anniversaire du poète et chanteur Aleksei Khvostenko

Musique et poésie alternent durant cette soirée, où se succèdent les formations : Kirill Terr, du groupe Novaïa Avstralia est accompagné par Andrey Miroshnikov (guitare électrique), Mikhaïl Bogatyrev (chant, guitare électro-acoustique), Alexeï Batoussov (maracas), Kouzma (violon), Valentin Nassonov (trompette).

Soiree Anniversaire Khvost

Soiree Anniversaire Khvost

Puis, c’est Oleg Belokon qui donne un récital de poésie avec accompagnement musical.

Oleg Belokon'

Oleg Belokon’

Le trompettiste Valentin Nassonov remonte sur scène pour interpréter des instrumentaux, accompagné par Kouzma qui, cette fois, a troqué son violon pour une guitare électrique.

Valentin Nassonov

Valentin Nassonov

Alexei Batoussov, bien connu dans le milieu de la scène pour les décors et costumes qu’il crée dans son atelier de Montreuil, revient comme chanteur soliste et guitariste électrique, soutenu par Piotr Labanov, de Moscou, à la balalaïka. L’ambiance est familiale, chaleureuse, décontractée : au deuxième rang, l’épouse et la fille d’Alexei applaudissent ; au troisième rang, la fiancée de Piotr, doctorante en musicologie, filme le récital ; Valentin Nassonov, assis au premier rang, accompagne ses amis à la trompette.

 

Alexei Batusov

Alexei Batusov

Scene_Atalante

La scène

 

Entrée de l’Atalante
Valentin Nassonov (trompette), Andrey Miroshnikov (guitare), Kouzma (violon)

Entrée de l’Atalante
Valentin Nassonov (trompette), Andrey Miroshnikov (guitare), Kouzma (violon)

Alexei Batusov

Alexei Batusov

Le concert s’achève, mais nous restons discuter dans le hall et la cour du théâtre, qui en russe, qui en français. Les gens apprennent à mieux se connaître. Des liens se créent.

17 avril : le concert pour la paix

J’arrive en hâte au théâtre de l’Atalante, car je suis en retard sur l’horaire. J’ai quitté précipitamment mes amis de Glagol, dont la soirée, consacrée à la photographie numérique, commençait à peine. Par bonheur, le concert démarrera plus tard que prévu. La foule se masse dans la cour et le hall.

Kirill et Natal’ya m’offrent leur album 20 ans, avec une dédicace. Je suis touché par ce geste.

Georgui Chepelev est présent avec son association humanitaire. D’inquiétantes photographies sont affichées, qui témoignent de la guerre en Ukraine. Nous descendons dans la salle.

Je discute avec Lessya Tchikovskaïa. Elle est intéressée par les photos que j’ai prises de son récital, à la Journée Mondiale de la Poésie, sous l’égide de Glagol et du Centre de Russie pour la Science et la Culture. Je les lui enverrai le lendemain en MMS.

 

Kirill Terr prend la parole. Il nous indique que, face à ces images tragiques d’en haut, nous allons, au sous-sol, continuer à chanter l’amour et la vie.

Le concert débute avec Cora Labbé, d’abord accompagnée par un guitariste et un bassiste, puis seule au clavier.

 

Kora Labbé

Kora Labbé

Kora Labbé

Kora Labbé

Lessya Tchykovskaïa prend une guitare acoustique qui se trouvait au premier rang, et monte à son tour sur scène, pour quelques chansons en solo.

Lessya Tychkovska

Lessya Tychkovska

A la fois organisateur du festival et créateur du groupe Novaia Avstralia, Kirill Terr remonte sur scène, avec Natal’ya Pallin. Ils interprètent plusieurs succès de ce groupe à la musique envoûtante.

Natalya Pallin et Kirill Terr au festival Kosmos 2015

Natalya Pallin et Kirill Terr au festival Kosmos 2015

Natal'ya Pallin

Natal’ya Pallin

Joe Saade leur succède, accompagné par un virtuose du ukulélé, et chante ses compositions en français. Il est alors rejoint par Kirill et Natal’ya, qui chantent la version russe d’une de ses œuvres, consacrée à la paix.

Joe Saade

Joe Saade

Nous remontons au rez-de-chaussée pour l’entracte. Les conversations reprennent. A la grille apparaît Gérard, membre de la chorale Izbor, qui vient en spectateur, à l’issue de la soirée Glagol. Gueorgui et son association nous offrent le café, avec des biscuits. Une grande fraternité est en train de s’établir parmi les participants.

Anton Aristov

Anton Aristov

Deuxième partie du concert : cette fois, c’est le chanteur-guitariste Alexandre Ronine, accompagné du guitariste émérite Anton Aristov. La combinaison des deux guitares acoustiques crée un rythme entraînant que nous suivons en frappant dans nos mains. Malgré les banquettes et les dossiers, le public bouge, tangue, se balance, danse presque. Le duo intègre à la musique russe des influences étrangères : Alexandre Ronine développe un ‘scat’ à la Louis Prima, Anton Aristov introduit un morceau avec les premières mesures de ‘Still Loving You’ des Scorpions, qui fêtent leur cinquantenaire cette année…

A l’issue du concert, la fête se poursuit dans le hall et la cour. Nous nous assemblons pour des photos de groupe, pour la paix en Ukraine, puis pour la paix au Kenya. Dmitrii Egorov, installé au guichet, nous commente les industries de Tcheliabinsk. Les gens commencent à partir, pour bénéficier des derniers métros. Nous replions la banderole de la paix, et nous partons également, à regret.

18 avril : la clôture officielle

Kirill Terr remercie les participants du festival. Andrei Goultsev, président de la Communauté Russe d’Europe, n’a pas pu nous rejoindre, car il est souffrant. Nous sommes quelque peu attristés de cette nouvelle.

Le concert commence avec Kirill Terr, d’abord accompagné par Mikhaïl Bogatyrev (guitare), Dmitrii Egorov (chant, registre basse) et un batteur, puis par une formation étoffée avec Kouzma (violon), Andrey Miroshnikov (guitare) et Anton Aristov (guitare).

Clôture du festival

Clôture du festival

Clôture du festival - Kirill Terr

Clôture du festival – Kirill Terr

Natal’ya Pallin arrive alors. Cette fois, Novaia Avstralia est au complet, pour un tour de chant.

Clôture du festival - Kirill Terr

Clôture du festival – Kirill Terr

Après Novaia Avstralia, Mikhaïl Bogatyrev devient chanteur soliste, accompagné par Kirill Terr au maraca et à l’harmonica.

Clôture du Festival - Bogatyrev

Clôture du Festival – Bogatyrev

Alexandre Ronine et Anton Aristov reviennent. Toujours cette ambiance quasi familiale : au deuxième rang, c’est la fiancée d’Alexandre qui filme la prestation.

Clôture de la Soirée Ronine - Aristov

Clôture de la Soirée Ronine – Aristov

Le festival s’achève, et déjà nous commençons à éprouver de la tristesse. Nous venons de passer quatre soirées ensemble et nous allons devoir nous quitter. C’était trop court…

Mais Kirill nous annonce sur scène qu’Alexandre et Anton vont donner un nouveau concert le lendemain dans un bistrot (Быстро) de Montmartre. Une excellente nouvelle, qu’il nous confirme peu après dans la cour du théâtre.

Le réalisateur Alain-Alexis Barsacq, directeur du Théâtre de l’Atalante, vient discuter avec nous.

19 avril : la véritable clôture du festival

En fin d’après-midi, nous nous retrouvons au Café du Petit Montmartre pour le dernier concert. C’est un petit établissement, avec une salle tout en longueur, au fond de laquelle public et orchestre sont presque mêlés. Monsieur le Maire du Bas Montmartre, invité par Kirill, nous rejoint.

Novaia Avstralia ouvre le concert. Kirill et Natal’ya sont accompagnés à la guitare par Andrey Miroshnikov et Anton Aristov, et à la trompette par Valentin Nassonov. Pas de micros, pas d’amplificateurs, entre les artistes et le public. C’est direct, et c’est puissant. Les succès s’enchaînent. Il est difficile de ne pas danser, et j’ai du mal à garder mon téléphone immobile lorsque je filme Я Собака.

Kirill Terr au Café Montmartre

Kirill Terr au Café Montmartre

Valentin Nassonov au Café Montmartre

Valentin Nassonov au Café Montmartre

Une petite pause de quelques minutes, que nous mettons à profit pour prendre des photos à l’extérieur, et c’est reparti.

Musiciens à Montmartre

Musiciens à Montmartre

10ème festival Cosmos. De gauche à droite: Anton Aristov, Kirill Terr, Monsieur le Maire du Bas Montmartre, Natal’ya Pallin, Dmitrii Egorov, Andrey Miroshnikov. A la table, on reconnaît Alexandre Ronine et sa fiancée.

Cette fois, ce sont Alexandre Ronine et Anton Aristov qui se produisent, avec Valentin Nassonov à la trompette.

Alexandre Ronine à Montmartre

Alexandre Ronine à Montmartre

Le concert touche à sa fin. Guy va fermer son établissement. Kirill nous annonce que nous allons poursuivre la fête sur une place de Montmartre. Guidés par lui, nous partons en groupe, à travers les rues de ce quartier des artistes, conversant au passage avec des connaissances retrouvées par hasard, ou avec des touristes. Nous arrivons bientôt sur la place Roland Dorgelès, en vue de la vigne de Montmartre et du Lapin Agile. Un pique-nique s’improvise, suivi d’un concert informel, à la joie d’un couple de touristes canadiens. La nuit tombe et l’air se rafraîchit, mais pas l’ambiance. Vers 23h30’, je quitte à regret mes amis qui poursuivent la fête. Je ne veux pas croire qu’il me faudra attendre un an pour les retrouver.

Fin de la Soirée à Montmartre

Fin de la Soirée à Montmartre

 

Fin de la Soirée à Montmartre

Fin de la Soirée à Montmartre

Debout sur le banc, Anton Aristov et Alexandre Ronine, révélés au public français par le festival Cosmos.

 

 

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